samedi 1 janvier 2011

Rendez-vous

Il est lundi.
"In vino veritas","In mojito menthas". Pour avoir appliqué sans modération ces deux piliers de la pensée Latine, je suis grisé très foncé.
"T'a bourré toi" a coutume de dire mon pote Andreï dans ce genre de situation. Il faut lui pardonner. Andreï est russe et là bas on n'a pas l'habitude de badiner avec l'auxiliaire, fut-il du FSB. J'ai bien tenté de lui expliquer la nuance. "Ecoute Andreï: être bourré c'est avoir trop bu. Avoir bourré c'est agréable mais c'est vulgaire même si la lumière est éteinte."
Il est lundi.
Le soleil qui a fini de régler ses comptes avec Trenet est rentré de son voyage de noces avec la lune.
Un aède alimentaire fait cracher son baffle en enchaînant les mélopées qui incitent à la dandine lascive. Les jeunes femmes bigarrent dans leurs tenues chatoyantes, ou l'inverse, qui enflamment leur sourire retrouvé sur une peau diaphane élégamment rosie par les caresses doucereuses du printemps revenu. Une brise murmure, faisant poindre les aréoles de leurs seins qui jouent librement sous les étoles légères. La moiteur torride de leurs charmes interdits érotise chaque pore de leur peau toujours diaphane mais maintenant rougie qui hurle: "j'écris mon nom: Libertine". Les jouvenceaux s'enivrent de ces effluves de Skene et leur cerveau, non l'autre, le caudal, les incite à la petite mort. Enfin bref, ça darde.
Il est lundi.
Demain, j'ai 15 ans et lundi m'en empêche. Impossible de l'égrener. Demain j'ai 15 ans et un tremblement m'embrase de l'intérieur. Je ne te le dirai pas, je n'ai pas les mots pour ça.
Il est lundi.