samedi 1 janvier 2011

Rendez-vous

Il est lundi.
"In vino veritas","In mojito menthas". Pour avoir appliqué sans modération ces deux piliers de la pensée Latine, je suis grisé très foncé.
"T'a bourré toi" a coutume de dire mon pote Andreï dans ce genre de situation. Il faut lui pardonner. Andreï est russe et là bas on n'a pas l'habitude de badiner avec l'auxiliaire, fut-il du FSB. J'ai bien tenté de lui expliquer la nuance. "Ecoute Andreï: être bourré c'est avoir trop bu. Avoir bourré c'est agréable mais c'est vulgaire même si la lumière est éteinte."
Il est lundi.
Le soleil qui a fini de régler ses comptes avec Trenet est rentré de son voyage de noces avec la lune.
Un aède alimentaire fait cracher son baffle en enchaînant les mélopées qui incitent à la dandine lascive. Les jeunes femmes bigarrent dans leurs tenues chatoyantes, ou l'inverse, qui enflamment leur sourire retrouvé sur une peau diaphane élégamment rosie par les caresses doucereuses du printemps revenu. Une brise murmure, faisant poindre les aréoles de leurs seins qui jouent librement sous les étoles légères. La moiteur torride de leurs charmes interdits érotise chaque pore de leur peau toujours diaphane mais maintenant rougie qui hurle: "j'écris mon nom: Libertine". Les jouvenceaux s'enivrent de ces effluves de Skene et leur cerveau, non l'autre, le caudal, les incite à la petite mort. Enfin bref, ça darde.
Il est lundi.
Demain, j'ai 15 ans et lundi m'en empêche. Impossible de l'égrener. Demain j'ai 15 ans et un tremblement m'embrase de l'intérieur. Je ne te le dirai pas, je n'ai pas les mots pour ça.
Il est lundi.

lundi 4 octobre 2010

Cantates



   
    Je ne me suis pas levé de bonne heure. Au reste je déteste Proust, son "Lac des Swann", ballet sirupeux qu'il n'a qu'a se fourrer dans l'objet de sa contemplation ce snob qui passe son temps à se demander quoi faire de sa montre.
    Je ne me suis pas couché de bonne heure nizeur. Mais cette fois il n'y est pour rien l'autre guimauvier avec son thé perdu et son thé retrouvé. Non mais qu'est-ce qu'on en a à foutre de savoir que quand Monsieur trempe son biscuit, il devient tout mou?
    Hier soir j'avais 15 ans et je n'ai pas su m'épancher. E pericoloso sporgersi, la belle affaire si je m'étais pris des trains dans la gueule! J'avais envie de te dire encore et encore, comme dans "comme elle vient" de Noir Désir quand je n'ai pu qu'ânonner un à bientôt? J'aurais du envoyer ma pudeur faire de l'auto-tamponneuse avec mon coquillard.

samedi 2 octobre 2010

Saint-Germain

    Les Saint-Germanois sont appelés ainsi parce qu'ils aiment le football et pour se différencier de leurs cousins germanopratins qui ont des opinions bien tranchées comme Joseph Ignace Guillotin qui n'a pourtant pas inventé le fil à couper le beurre.

    Il existe deux sortes de Germanois. Les Saint-Germanois, qui pensent être partout chez eux et les Sangermanois qui, eux, le savent.

    Les Saint-Germanois habitent Saint-Germain-en-Laye. Il est intéressant de noter que la Laye a disparu de l'appellation contrôlée, ce qui prouve à l'évidence que les Saint-Germanois sont de gros cochons misogynes. Certains n'hésitent pas à aller plus loin, à l'instar de Proust. Bien avant 22 heures, dans son célèbre "Lac des Swann: "Longtemps je me suis couché de bonne heure. Je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Et je recommence à me demander si le Sangermanois, rétif de la bretonne, mais pas que, ne serait pas du côté de chez Sodome?". Ca pourra sembler un peu dur mais faut pas chauffer Marcel.

    En Germanie Sainte, les femmes s'appellent toutes Yveline du préfixe Yves qui veut dire if mais qui s'écrit Yves pour emmerder les candidats au brevet des collèges et du suffixe line qui veut dire belle. Malgré cette affirmation d'autonomie revendiquée, le Saint-Germanois s'obstine à appeler sa femme "Très chère" lorsqu'il est radin ou "scanner" quand il veut lui signifier son rôle exclusivement reproducteur. Ca pourra sembler un peu dur mais le kop de boulogne n'est pas là pour tergiverser.

    Pour assurer le renouvellement de l'espèce, les SG pratiquent le raout. Opération au cours de laquelle une mère choisit un Saint-Germanois qui ne plait pas à sa fille mais dont elle pourra faire son amant.
Cette méthode d'élevage intensif a porté ses fruits jusqu'au milieu du XXème siècle. Depuis lors Saint-Germain n' a pu nous proposer que José Arthur, Pierre Douglas et Karen Cheryl.

    Le joyau architectural de Saint-Germain-en-Laye est le château de Versailles dont la galerie des glaces me suggère d'aller chez le coiffeur.

momo (introduction)

    Qui est donc ce Joannes Chrysostomus Wolfgangus Théophilus? Par quel mystère reste-il si sujet à la dithyrambe et six pieds sous terre?

    -"O privilège du génie. Lorsqu'on vient d'entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui." Sacha Guitry.
    -"Rien ne ressemble plus à du Mozart que du Ravel quand t'y connais zéro." Pilier de bar.
    -"Si Mo aurait pas été là pour inventer le hard baroque, on aurait devenu quoi?" ACDC

    Ça nous renseigne déjà un peu plus sur le personnage mais le simple fait de s'appeler Mozart ne saurait expliquer cette effervescence qu'on n'avait plus connu depuis l'invention du coca cola. Voilà une énigme sur laquelle il convient de se pencher, mais pas trop, car comme le démontre Rossini qui tourne dos et dont la passion ardente pour les amours interdites nous porte jusqu'aux tréfonds d'un érotisme torride des sens en émoi et moi et moi, dans deux œuvres méconnues : "Di tanti palpiti (les gays tripotent)" et Tantum ergo (les tantes griffent)", "e pericoloso sporgersi (in vestierum)". Penchons nous donc mais avec modération.

    Mozart est né en 1756 à Salzbourg, et, à moins d'être nul en géographie, ça ne le situe pas du tout à l'est d'Haydn. Autant dire que son romantisme n'est pas tombé dans l'oreille de Van Gogh. Malgré une naissance totalement dénuée d'intérêt, ses parents remarquent très vite chez WAM une énorme mémoire. Et des tics. Pardon, une énorme mémoire eidétique, qui ne sert à rien pour jouer de la musique, et une oreille absolue qui ne sert à rien pour devenir peintre.